Entretien avec Michael Dian, directeur du Festival de Chaillol
Les lignes du temps

Moment incontournable de l’été du territoire haut-alpin, le Festival fête sa 23e édition. Point d’orgue des manifestations qui parcourent l’année, les week-ends musicaux, il accueille des musiciens venus de tous les horizons.
Zibeline : La qualité du travail de fond mené depuis vingt-trois ans par l’équipe de l’Espace Culturel de Chaillol vient de recevoir la reconnaissance du ministère de la Culture. Quelles en sont les implications ?
Michael Dian (directeur du Festival de Chaillol) : La saison 2019 a été marquée par l’attribution de l’appellation « Scène conventionnée d’intérêt national – Art en territoire ». Cela ne change rien et cela change tout ! La 23e édition du Festival s’inscrit dans la continuité des autres. L’équipe reste toujours aussi compétente, sympathique, passionnée, avec seulement cinq postes pour soixante concerts par an ! Mais désormais, elle n’envisage plus son avenir dans la précarité qui était la sienne auparavant : tous les postes sont à temps-complet. Certes, il y a une annualité budgétaire, mais dans un cadre conventionnel sur quatre ans, ce qui permet aussi aux partenaires de se positionner.
Y-a-t-il un regard différent de leur part porté sur le Festival ?
Oui, de la part des institutions, du département, etc. Il y a une véritable reconnaissance de la signature de l’Espace Culturel de Chaillol. Cela induit aussi de nouvelles questions quant au rayonnement régional, national voire international du Festival. Ce que l’on propose vient dorénavant d’un autre endroit. Aussi, nous avons accompli un gros travail dans la forme de présentation de la première édition d’un festival porté par une scène conventionnée. Les formats, la qualité des propositions, ce que l’on dit, n’est plus perçu de la même manière assurément. Le très fort soutien que nous accordons à la création musicale s’en trouve amplifié, de même que les commandes aux compositeurs.
Cela influe-t-il sur la programmation ?
Je la considère comme une joyeuse table des saveurs, avec un dosage entre artistes régionaux et nationaux. La musique est une ouverture à l’autre. Il est intéressant d’observer la porosité des langues, comment l’on passe de l’une à l’autre. Il faut éviter absolument la bunkérisation des musiques. Ainsi, le concert de clôture par le Monti Mélodie Quintet alliera musique de chambre et chanson française, une mémoire collective revisitée et finement ouvragée. Tant sont à mettre en avant ! Sibongile Mbambo, la diva de cap Town et sa philosophie ubuntu (« Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous ») ; Marc Coppey (violoncelle), le verbe puissant de la haut-alpine Laurine Roux, révélation littéraire du moment, et son conte mis en musique, Chant de coton… Il faut aussi songer au programme d’activités autour des concerts, balades et siestes musicales, stages, rencontres littéraires… sans compter les treize artistes associés…
MARYVONNE COLOMBANI
Juin 2019
Festival de Chaillol
17 juillet au 12 août
Divers lieux, Hautes-Alpes
09 82 20 10 39 festivaldechaillol.com
Au programme
En juillet
Sibongile Mbambo
17 & 18, Chaillol, Tallard
Jean-Baptiste Fonlupt
19, Montgardin
Jean-Baptiste Fonlupt & Marc Coppey
20, Chaillol
Chant de coton, Cécile Brochoire et Michaël Dian
21, Chaillol
Abraz’ouverts
21, Chaillol
Francesita, Louise Jallu Francesita
22, Ancelle
24, Gap
Mandy Lerouge
23, Savines-le-Lac
Perrine Bourel
25, Furmeyer
26, Piégut
Noémi Boutin & Quatuor Béla
27, Chaillol
28, Tallard
Quatuor Aeolina
29, Gap
30, St-Julien-en-Beauchêne
Les Voix Animées
31, Veynes
En août
Les Voix Animées
1er, Abbaye de Boscodon
Loïc Guénin & Bertrand Cuiller
2, Chaillol
Amel Brahim-Djelloul
3, Tallard
4, Champoléon
Perrine Mansuy
5, La Roche des Arnauds
6, Rochebrune
7, Tallard
Mardis de l’Orgue
6, Gap
W.A. Mozart, Franck Krawczyk
8, Chaillol
9, Montmaur
Ciné-concert, Colin Heller
10, Chaillol
Monti Mélodie Quintet
11, Embrun
12, Chaillol
Photo : -c- Alexandre Chevillard